Si vous êtes vous déjà retrouvés bloqués à l’extérieur d’une fête sympa sans pouvoir entrer… Ou si vous avez essayé de commander alors que tous les serveurs vous ignorent…
Si ces situations vous sont déjà arrivées, alors dites vous que pour certaines personnes il s’agit de leur quotidien dans le numérique :
- de ne pas pouvoir entrer
- ou d’avoir des difficulté d’accès au contenu
Bloquer l’entrée ou rendre difficile l’accès aux contenus c’est peut-être ce que vous faites subir a certains de vos utilisateurs sans faire exprès…
L’accessibilité c’est quoi
C’est la problématique d’accès aux contenus pour des personnes en situation de handicap. Le handicap peut avoir plein de formes différentes :
- Moteur
- Visuel
- auditif
- Parole
- cognitif
- Les troubles Dys
- L’autisme
- La maladie
- …et bien d’autres
Par extension, ces troubles touchent beaucoup plus les populations seniors, qui voient leurs capacités diminuer à cause du vieillissement.
Ce que nous dit Tim Berners Lee, c’est que nous devons mettre le web et ses services à la disposition de tous les individus, indépendamment de leur matériel, infrastructure réseau, langue maternelle, culture ou aptitudes physiques ou mentales.
N’oubliez pas également qu’on peut tous se retrouver en situation de handicap a des moments de notre vie.
En effet, le handicap peut être permanent, mais aussi temporaire, ou situationnel.
Par exemple, vous pouvez être sourd de naissance, mais aussi perdre l’audition quelques jours suite à une opération ou bien être dans un lieu très bruyant ou vous n’entendez pas les autres.
La question de l’accessibilité s’adresse donc à tous.
Pourquoi faire de l’accessibilité ?
Pourquoi faire de l’accessibilité ? Il y a 3 raisons principales :
1. Parce que c’est une obligation légale
Dans de nombreux pays, l’accessibilité numérique est encadrée par la loi.
En france par exemple, la direction interministérielle du numérique (DINUM) édite le référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA).
la loi étend l’obligation d’accessibilité au secteur privé, notamment les entreprises générant un chiffre d’affaires annuel de 250 millions d’euros
Il arrive aussi fréquemment que des marques se font attaquer en justice parce qu’elles empêchent l’usage de leur site par des utilisateurs en situation de Handicap. C’est l’exemple de Dominos Pizza qui a perdu son procès en 2019.
2. Parce que c’est une opportunité
Ensuite, il ne faut pas voir l’accessibilité comme une contrainte mais plutôt comme une opportunité de marché.
En améliorant l’usage de votre produit ou service pour tous vos utilisateurs, vous facilitez la navigation, les inscriptions, les actes d’achats, et vos utilisateurs vous seront plus fidèles.
Ca peut-être un différenciateur par rapport à vos concurrents qui n’auraient pas fait le même effort.
3. Parce que c’est aussi une question d’image
Ca serait hypocrite pour une entreprise de mettre en avant des valeurs d’humain et d’inclusion si dans la réalité elle n’adaptait pas ses produits ou services.
Dans le domaine du jeu vidéo, Microsoft a depuis des années travaillé sur l’inclusion et l’accessibilité comme des piliers.
En plus de tous les paramètres d’accessibilité que Xbox pousse dans les menus des jeux, ils incluent également depuis des années des personnes de situation de handicap pour développer des solutions et du matériel adapté à tous les joueurs.
Sur quoi me baser pour améliorer l’accessibilité ?
Vous pouvez vous baser sur les Web Content Accessibility Guidelines, qui sont des principes et règles qui définissent les standards pour rendre les sites et contenus accessibles
Ces règles se basent sur 4 principes :
Principle 1: Perceptible
Par exemple un utilisateur sourd doit pouvoir comprendre ce qu’il se dit dans une vidéo, notamment grâce aunsous-titrage
Principle 2: Utilisable
Dans une situation où l’utilisateur ne peut se servir de sa souris, il doit pouvoir utiliser une technologie d’assistance, donc votre interface doit fonctionner au clavier
Principle 3: Compréhensible
Un exemple serait de pouvoir lire et comprendre le contenu d’une page administrative même si l’utilisateur a des difficultés à lire le français (FALC = Facile à Lire et A Comprendre).
Principle 4: Robuste
La façon dont vous construisez les pages doit pouvoir être interprété par une multitude de technologies d’assistances, donc être le plus possible compatible.
Comment faire pour que mon site soit accessible ?
1. Structure et navigation :
- Utilisez des balises HTML sémantiques : <header>, <nav>, <main>, <footer>, <article>, etc., pour organiser le contenu.
- Ajoutez une hiérarchie claire des titres : Utilisez les balises <h1> à <h6> dans l’ordre logique.
- Créez une navigation accessible : Assurez-vous que le site est navigable uniquement avec le clavier (tabulation) et fournissez des liens “Aller au contenu principal”.
2. Texte et contenu visuel :
- Ajoutez des descriptions alternatives (alt) aux images : Fournissez des textes descriptifs pour que les lecteurs d’écran puissent interpréter les images.
- Offrez des sous-titres et transcriptions pour les vidéos : Facilitez l’accès aux personnes malentendantes.
- Assurez un contraste suffisant : Vérifiez que les textes sont lisibles sur les fonds (par exemple, utilisez un ratio de contraste minimum de 4,5:1 pour le texte normal).
3. Formulaires :
- Associez les champs de formulaire à des labels : Utilisez <label> pour identifier les champs.
- Ajoutez des instructions claires : Expliquez les formats attendus (dates, emails) et affichez des messages d’erreur compréhensibles.
4. Fonctionnalités interactives :
- Faites attention aux boutons et aux liens : Assurez-vous qu’ils ont des noms explicites et qu’ils sont distinguables visuellement et auditivement.
- Évitez les contenus dépendants de la souris : Par exemple, proposez une alternative pour les actions “hover”.
5. Compatibilité avec les outils d’assistance :
- Utilisez des attributs ARIA : Les rôles et attributs ARIA (Accessible Rich Internet Applications) améliorent la compréhension des éléments dynamiques par les technologies d’assistance.
- Testez avec des lecteurs d’écran : Par exemple, NVDA, JAWS ou VoiceOver.
6. Design adaptatif :
- Assurez la compatibilité mobile : Votre site doit être utilisable sur tous les appareils (responsive design).
- Proposez des options d’agrandissement : Les utilisateurs doivent pouvoir zoomer jusqu’à 200 % sans perdre de contenu ou de fonctionnalité.
7. Tests d’accessibilité :
- Utilisez des outils de test : Testez votre site avec des outils comme Lighthouse, axe DevTools, ou Wave.
- Demandez un audit utilisateur : Faites tester votre site par des personnes ayant des besoins spécifiques.
Conclusion
L’accessibilité c’est donc premièrement une prise de conscience et un intérêt pour tous les utilisateurs.
Mais c’est également une façon de penser et une culture qui permet à toutes les équipes de s’assurer de développer des produits qui ne mettent personne de côté.
Ce sont des bonnes pratiques à suivre, en design, en développement, en rédaction de contenu afin d’en faciliter l’accès et la compréhension.
Enfin ce sont des outils que l’on peut mettre en place pour analyser et améliorer les points de blocage.
J’espère que cette vidéo/article vous aura éclairé, n’hésitez pas à approfondir si certains aspects de l’accessibilité vous ont intéressés,
A bientôt !
Ressources complémentaires :
- La déclaration RGAA : https://www.numerique.gouv.fr/publications/rgaa-accessibilite/
- Les guidelines WCAG : https://www.w3.org/WAI/standards-guidelines/wcag/
- La meilleure formation gratuite sur l’accessibilité : http://edx.org/course/web-accessibility-introduction
- L’outil IBM pour améliorer l’accessibilité “IBM Equal Access Accessibility Checker” : https://www.ibm.com/able/toolkit/tools/